Pourquoi dire

Pourquoi dire “je vais bien” alors que ça ne va pas abîme la relation ?

“Ça va ?” “Oui, oui, ça va.” Sauf que non, ça ne va pas. Vous êtes contrarié.e, déçu.e, ou juste fatigué.e. Mais vous dites quand même “ça va”.

Ce petit mensonge automatique, vous le connaissez ? Il semble inoffensif sur le moment, mais à force, il crée des fissures dans la relation. Voyons pourquoi ce réflexe si humain peut devenir problématique.

Pourquoi on dit “je vais bien” alors que ça ne va pas

Un mécanisme de protection bien ancré

Dire “ça va” quand ça ne va pas, c’est souvent un réflexe de protection. Vous avez peur du conflit, peur de faire des histoires, peur d’être jugé.e. Ou alors vous voulez protéger l’autre, rester fort.e, ne pas lui ajouter de poids sur ses épaules.

Ces raisons sont légitimes. Le problème, c’est qu’elles deviennent automatiques.

Des habitudes prises depuis longtemps

Peut-être qu’on vous a répété :

  • “Ne te plains pas”,
  • “Prends sur toi”,
  • “Ce n’est pas si grave”.

Vous avez intégré que montrer ses émotions, c’est déranger. En psychologie, on appelle ça la suppression émotionnelle : vous ressentez bel et bien quelque chose, mais vous bloquez l’expression.

Ce réflexe a une fonction (vous protéger), mais à long terme, il a un coût. Pour vous, et pour la relation.

Ce que ça fait à la relation : de petites fissures qui s’installent

Moins de confiance, plus de distance

Cacher ses émotions dans le couple, même avec les meilleures intentions, a des conséquences mesurables. Les recherches montrent que cette habitude est liée à une satisfaction relationnelle plus faible, plus de pensées de rupture, et davantage de mal-être personnel : stress, rumination, fatigue émotionnelle.

Qu’est ce qu’il se passe concrètement

Quand vous dites “je vais bien” alors que votre visage, votre silence ou votre ton disent le contraire, l’autre sent que quelque chose cloche. Confusion. Frustration. Impression d’être tenu.e à distance.

Au fil du temps, cela abîme la confiance : “S’il.elle ne me dit pas quand ça ne va pas, que me cache-t-il.elle d’autre ?”

Mise en situation

Vous rentrez du travail, visiblement tendu.e. Votre partenaire vous demande si tout va bien. Vous répondez “oui, oui”, puis vous vous enfermez dans le silence.

L’autre ne comprend pas, hésite à insister, finit par abandonner. Le soir se termine dans une ambiance lourde. Ce n’est pas le problème en soi qui met à mal la relation, c’est le fait de ne pas pouvoir en parler ensemble et la récurrence des moments pesants.

Et puis, c’est aussi laisser un doute à votre partenaire sans raisons qui peut alimenter des tensions en continue.

  • “Il rentre et il est énervé, j’ai fait un truc qu’il ne fallait pas aujourd’hui ?”
  • “Elle ne me dit jamais rien, elle cache quelque chose ? Elle n’a pas confiance en moi ?”

Garder pour soi ça pèse aussi sur les autres, la communication est la clé !

Le masque coûte cher… à vous aussi

Réprimer ses émotions demande de l’énergie mentale. Beaucoup d’énergie. Résultat : fatigue, irritabilité, et parfois une explosion inattendue sur un détail insignifiant.

À force de faire semblant, vous ne vous reconnaissez plus vous-même. Et l’autre non plus ne vous reconnaît plus. Vous vous sentez comme dans un rôle, moins authentique, moins proche. Ce décalage fait baisser votre bien-être et la proximité dans le couple.

Est-ce que c’est toujours mauvais de dire “ça va” ?

Non, et c’est important de le préciser. Avoir des limites est sain. Vous n’êtes pas obligé de tout dire, tout de suite. L’impact de la suppression dépend aussi de vos motivations.

Il y a une différence entre :

  • “Je dis ‘ça va’ pour gagner du temps, me calmer, et j’y reviendrai plus tard.”
  • “Je dis toujours ‘ça va’ et j’enfouis tout par peur ou par automatisme.”

Quelques exemples pour repérer où vous en êtes :

Pause nécessaire : Vous venez de vous disputer, vous avez besoin de respirer avant d’en reparler. Vous dites “ça va” pour clore momentanément, mais vous savez que vous allez revenir sur le sujet.

Fermeture permanente : Vous êtes blessé.e par une remarque, mais vous ne dites rien. Vous accumulez. Vous espérez vaguement que l’autre devine, mais rien ne sort. Les semaines passent, le ressentiment grandit.

Si vous vous reconnaissez dans le deuxième cas, il est peut-être temps d’essayer autre chose.

Comment dire autre chose que “je vais bien” sans tout dramatiser

Vous n’êtes pas obligé.e de tout déballer d’un coup. Voici quelques micro-outils simples pour commencer à dire les choses autrement.

Les phrases-passerelles

  • “En vrai, je ne vais pas super bien, mais j’ai du mal à en parler.”
  • “Je ne suis pas prêt.e à tout expliquer, mais j’aimerais juste que tu saches que ça coince un peu pour moi.”
  • “Je me sens fatigué.e en ce moment, j’ai besoin de temps pour comprendre ce qui se passe.”

Parler en “je”

Plutôt que “Tu ne fais jamais attention”, essayez “Je me sens ignoré.e quand tu es sur ton téléphone pendant qu’on parle.” Cela change tout. Vous exprimez ce que vous ressentez sans accuser.

Nommer juste un niveau d’émotion

Vous n’avez pas besoin de tout analyser. Parfois, un mot suffit : fatigue, agacement, tristesse, déception. Cela ouvre déjà la porte.

Choisir le bon moment

En pleine dispute, ce n’est pas le moment idéal pour partager vos émotions profondes. Attendez une accalmie. Un moment où vous êtes tou.tes les deux disponibles, sans téléphone, sans pression de temps.

Et si c’est toujours l’autre qui dit “je vais bien” ?

Vous ne pouvez pas forcer quelqu’un à parler. Mais vous pouvez rendre la relation plus sûre, plus accueillante pour les émotions.

Posez des questions ouvertes : “Comment tu te sens vraiment en ce moment ?” plutôt que “Ça va ?”

Validez ses émotions au lieu de les minimiser : “Je comprends que ce soit lourd pour toi” plutôt que “Ce n’est pas si grave, non ?”

Évitez le mode interrogatoire : “Tu ne dis jamais rien !” renforce justement le “je vais bien”. Cela crée de la défensive, pas de l’ouverture.

Montrez que vous êtes prêt.e à écouter, sans jugement. Que vous ne cherchez pas à réparer, juste à comprendre. Petit à petit, le “je vais bien” peut devenir “voilà comment je me sens vraiment”. Ce n’est pas irréversible, mais ça demande de l’honnêteté des deux côtés. Et du temps. Beaucoup de temps, parfois. Mais ça vaut le coup.

Rencontres célibataires en France | Inscription Gratuite
Jessica Jessica — Experte Meetic Mag en dating et relations amoureuses

Senior Copywriter au Meetic Mag, Jessica met à profit son expertise en communication et son intérêt pour la psychologie amoureuse pour analyser les comportements de séduction et les nouvelles façons d’aimer. Son regard affûté sur les tendances du dating et les relations modernes fait d’elle une référence incontournable pour les lecteurs et lectrices en quête de repères et de conseils fiables. Avec une plume à la fois claire et accessible, elle aborde sans tabou les réalités des rencontres d’aujourd’hui : du premier message à la construction d’une relation durable.

Avez-vous aimé cet article ?
Vous aimerez aussi