Stories, messages, notifications, likes. Vous êtes constamment en ligne, toujours joignable, toujours au courant de ce que font les autres.
Et pourtant, vous vous sentez seul.e. Vraiment seul.e. Ce paradoxe vous parle ? Rassurez-vous, beaucoup ressentent la même chose.
Ultra-connectés… et pourtant plus seuls que jamais
La solitude, ce n’est pas qu’une histoire de personnes âgées isolées. En France, environ 60 % des 18-24 ans disent se sentir régulièrement seuls. C’est bien supérieur aux plus de 65 ans. Les baromètres français et européens le confirment : les jeunes sont l’un des groupes les plus touchés par la solitude et les problèmes de santé mentale.
Vous avez des centaines de contacts sur Instagram, des dizaines de conversations WhatsApp ouvertes, des notifications toute la journée.
Et malgré tout ça, vous ressentez un vide. Si vous vous sentez seul.e alors que vous êtes tout le temps en ligne, vous n’êtes pas bizarre. Vous êtes même plutôt dans la norme.
Pourquoi les réseaux sociaux ne suffisent pas à se sentir moins seul.e
Beaucoup de contacts, peu de vrais liens
L’usage intensif des réseaux sociaux est souvent lié à plus de solitude perçue, surtout quand on remplace les échanges en face à face par du temps d’écran.
Votre cerveau a besoin de présence réelle pour se sentir connecté :
- des regards,
- des voix,
- des gestes.
Les likes et les messages directs vous donnent un petit shoot de connexion sur le moment, mais ça ne dure pas longtemps.
Combien de personnes figurent dans votre liste de contacts ? Et maintenant, combien de personnes pourriez-vous vraiment appeler quand ça ne va pas ? Le décalage entre ces deux chiffres est très révélateur. C’est la qualité des liens qui compte, pas la quantité.
Trouvez l’amour auprès d’une personne qui vous correspond
Inscrivez-vousComparaison, FOMO et sentiment d’invisibilité
Sur les réseaux, vous voyez surtout les moments de bonheur des autres. Les soirées, les voyages, les couples qui s’affichent. Résultat : vous avez l’impression d’être seul.e à galérer, à rester chez vous un vendredi soir, à ne pas avoir de vie sociale parfaite.
L’exposition massive aux vies “parfaites” augmente les comparaisons sociales, surtout chez les jeunes femmes, qui souffrent plus de mal-être et d’insatisfaction de soi.
a FOMO (peur de rater quelque chose) fait le reste : vous voyez tous vos amis en soirée pendant que vous êtes seul dans votre chambre. Ça renforce le sentiment d’être à côté de votre vie, donc encore plus seul.
Vous êtes entouré d’images, mais pas forcément entouré de personnes qui vous comprennent vraiment.
18-24 ans : une période déjà fragile, même sans les écrans
Une période de transition intense
Entre 18 et 24 ans, tout bouge : études, premiers jobs, déménagement, ruptures amicales ou amoureuses. Vos réseaux relationnels sont constamment bouleversés. Vous perdez des amis d’enfance, vous en rencontrez de nouveaux, vous changez de ville. C’est déstabilisant.
L’héritage du Covid
Le lien social a été abîmé pendant la pandémie. Cours en ligne, travail à distance, habitudes de retrait. Les occasions naturelles de rencontres ont diminué.
Certain.es d’entre vous ont passé une partie importante de leur jeunesse derrière un écran, sans les moments de vie collective qui créent des amitiés solides.
Une santé mentale sous pression
Un quart des 15-29 ans se disent en dépression en France, avec un pic de détresse entre 22 et 25 ans. L’usage intensif des réseaux sociaux est souvent associé à ce mal-être.
Le problème, ce n’est pas “trop d’écrans”. C’est un mélange d’éléments :
- un âge de bouleversements,
- la pression de la réussite,
- l’héritage du Covid,
- Une société qui se durcit,
- L’hyper-connexion.
Si vous vous sentez seul.e, ce n’est pas un défaut personnel. C’est aussi le contexte dans lequel vous évoluez.
Comment recréer du lien dans une vie ultra-connectée
Transformer sa façon d’utiliser le numérique
Le but n’est pas de tout couper, mais de changer votre rapport aux réseaux. Voici trois changements simples pour vous sentir moins seul.e :
1. Moins de scroll automatique, plus de messages sincères
Au lieu de passer 20 minutes à scroller Instagram, envoyez un vrai vocal à un ami. Demandez comment il va vraiment. Racontez votre journée. Ces échanges-là nourrissent le lien.
2. Rejoignez des groupes qui débouchent sur des sorties
Associations, sports, projets collectifs. Utilisez le numérique comme un pont vers des rencontres physiques, pas comme une fin en soi.
3. Posez des limites
Créez des plages horaires sans notifications. Réduisez volontairement votre temps d’écran pour laisser de la place à la déconnexion. Votre cerveau a besoin de respirer loin des stimulations constantes.
Miser sur des liens qui ne sont pas forcément parfaits
Vous n’avez pas besoin d’une bande d’ami.es soudée comme dans les séries. Quelques relations régulières et bienveillantes (famille, amis, collègues, association) protègent déjà beaucoup contre la solitude.
Un objectif réaliste ? Une à trois personnes ressources avec qui vous pouvez être vous-même.
Explorez :
- Clubs,
- Bénévolat,
- Colocs,
- Coworking,
- Activités collectives.
Recréez du lien petit à petit. Envoyez un message à cette personne avec qui vous avez perdu contact. Proposez un café à ce collègue sympa. Rejoignez ce groupe local qui vous intéresse depuis des mois.
Le but n’est pas de couper Internet, mais de retrouver un équilibre où le numérique devient un pont vers les autres, pas un mur. Vous n’êtes pas condamné.e à rester seul.e parce que vous faites partie de cette génération. Vous avez juste besoin de réapprendre à créer des liens autrement.
Et ça commence par de tout petits pas.
Sources
https://www.psycom.org/actualites/revue-de-presse/solitude-les-jeunes-aussi/
https://www.leprogres.fr/magazine-lifestyle/2024/02/23/malgre-les-reseaux-sociaux-les-jeunes-souffrent-eux-aussi-de-la-solitude
https://www.cambridgepapers.org/wp-content/uploads/2023/01/P_CP_Dec22_web_amended.pdf
https://www.bertelsmann-stiftung.de/fileadmin/files/user_upload/GenNow_Einsamkeit_Europa_Engl.pdf
https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/09/02/sante-mentale-un-quart-des-jeunes-serait-atteint-de-depression-selon-une-enquete-de-l-institut-montaigne_6638098_3224.html
https://joint-research-centre.ec.europa.eu/projects-and-activities/survey-methods-and-analysis-centre/loneliness/risk-factors-and-consequences_en
https://www.econstor.eu/bitstream/10419/308605/1/GLO-DP-1551.pdf
https://www.oecd.org/content/dam/oecd/en/publications/reports/2025/10/social-connections-and-loneliness-in-oecd-countries_d6404192/6df2d6a0-en.pdf
https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/09/02/sante-mentale-un-quart-des-jeunes-serait-atteint-de-depression-selon-une-enquete-de-l-institut-montaigne_6638098_3224.html
https://www.interregeurope.eu/find-policy-solutions/stories/loneliness-social-connections
