Vous le savez déjà : Noël approche, et avec lui, cette sensation étrange d’être invisible au milieu de la foule. Comme si vous étiez le seul être humain de votre entourage à ne pas avoir quelqu’un à embrasser sous le gui.
Les réseaux sociaux débordent de photos de couples enlacés devant le sapin, les repas de famille se transforment en interrogatoires (“Alors, toujours célibataire ?”), et vous commencez à redouter le réveillon comme on redoute un examen pour lequel on n’a pas révisé.
Et comme ce moment revient chaque année, autant apprendre à le traverser avec douceur, sans se forcer, sans faire semblant : juste en prenant soin de soi. Alors, comment traverser cette période sans se laisser submerger ? Voici quelques pistes concrètes, sans langue de bois.
Arrêtez de vous en vouloir d’avoir le blues
Tristesse, jalousie, fatigue sociale, impression d’être “en retard sur la vie”… Ces émotions ne font pas de vous quelqu’un de faible. Elles sont normales, surtout dans une période pensée pour célébrer les familles et les couples. Certains psychologues parlent même de “syndrome des fêtes” pour décrire cette angoisse qui monte en décembre.
Mettez des mots sur ce que vous ressentez. Écrivez-le, confiez-vous à un.e ami.e bienveillant.e, ou parlez-en à un professionnel si ça devient trop lourd. Reconnaître vos émotions, c’est déjà reprendre un peu de contrôle.
Le “Noël parfait” n’existe pas (même en couple)
Instagram et les pubs nous vendent un conte de fées : le couple amoureux, la famille harmonieuse, les cadeaux sous le sapin. La réalité ? Beaucoup de gens vivent aussi des fêtes compliquées, même à deux. Conflits, tensions familiales, deuils récents, soucis d’argent… Le célibat n’a pas le monopole de la galère.
Faites un petit exercice : listez ce qui VOUS plaît vraiment à Noël. Les lumières dans les rues ? Un bon repas ? Le calme d’une soirée cocooning ? Séparez vos envies authentiques des injonctions sociales. Vous verrez que vous n’avez rien raté. C’est juste que le scénario dominant est trop étroit.
Anticipez pour ne pas subir
La peur de “se retrouver sans rien faire” le 24 au soir peut être angoissante. Pour l’éviter, préparez-vous plusieurs options :
- Un plan A social : repas chez des amis, inviter quelqu’un d’autre qui serait seul.e, événement associatif
- Un plan B plus calme : soirée jeux ou film avec une ou deux personnes
- Un plan C solo assumé : programme cocooning que vous aurez choisi (et non subi)
L’idée, c’est de reprendre le pouvoir. Décider à l’avance, même si ça ne se passe pas exactement comme prévu, c’est déjà moins anxiogène que d’attendre le dernier moment en croisant les doigts.
Créez votre “famille choisie”
Regardez autour de vous. Qui pourrait aussi être seul.e ? Ce nouvel arrivé dans votre ville, cette collègue divorcée récemment, cet ami qui vient de déménager loin de sa famille… Les célibataires ne sont pas les seuls à redouter les fêtes.
Osez envoyer un message direct : “Je n’ai rien de prévu pour Noël, ça te dirait qu’on s’organise quelque chose ?”. Vous seriez surpris.e de voir combien de gens attendent justement cette proposition sans oser la faire eux-mêmes.
Et si vous proposiez, pour une fois ?
Beaucoup de célibataires n’osent pas prendre l’initiative, par peur d’être “un poids” ou “l’invité.e de secours”. Cette peur renforce pourtant l’isolement. Vous avez autant votre place à une table de fêtes qu’un couple marié depuis dix ans.
Proposez un brunch le 26, un marché de Noël, un apéro déco de sapin. Même un message simple comme “Tu fais quoi pour Noël ?” peut ouvrir une conversation et déboucher sur un plan commun.
Si vous restez seul.e, faites-en un rituel rien que pour vous
Parfois, passer Noël seul.e est le choix le plus protecteur. Ou simplement l’option qui s’impose. Dans ce cas, ne le subissez pas. Transformez cette soirée en moment rien qu’à vous.
Préparez-vous un menu qui vous fait plaisir, sans restriction. Regardez ce film ou cette série qui vous réconforte (pas forcément en rapport avec Noël, d’ailleurs). Allumez quelques bougies, enfilez votre tenue la plus confortable, écoutez votre playlist préférée. Offrez-vous ce que vous auriez envie qu’on vous offre.
Et posez un cadre : limitez les réseaux sociaux si ça vous fait mal, prévoyez un appel ou une visio avec quelqu’un de bienveillant, couchez-vous à une heure décente.
Protégez-vous des déclencheurs
Les stories de couples parfaits, les annonces de fiançailles, les photos de familles nombreuses… Tout ça peut faire très mal quand on se sent déjà fragile. Accordez-vous le droit de mettre certains comptes en sourdine pendant quelques jours. Personne ne vous en voudra. Et si on vous pose LA question (“Alors, toujours célibataire ?”), préparez une réponse courte qui coupe court : “Oui, et je m’en sors très bien, merci.”
Rappelez-vous : ce que vous voyez sur les écrans est une vitrine, pas la réalité complète.
Prenez soin de vous, vraiment
La solitude prolongée a un impact réel sur le moral et la santé. Alors pendant cette période sensible, maintenez quelques routines :
- Sortez marcher, même 10 minutes
- Dormez suffisamment (évitez de “noyer” la tristesse dans l’alcool)
- Exposez-vous à la lumière du jour, surtout en hiver
Et si la tristesse devient envahissante, si des idées noires apparaissent, consultez. Des lignes d’écoute et des professionnels sont joignables, même pendant les fêtes. Demander de l’aide n’est pas une faiblesse.
Et après ?
Rien ne se joue sur une soirée du 24 décembre. Votre vie amoureuse ne se résume pas à un réveillon. Profitez de cette période pour réfléchir à ce que vous voulez vraiment vivre l’année prochaine. Quels sont vos besoins relationnels ? Vos limites ? Vos envies ?
Vous n’êtes pas “en retard sur la vie”. Vous traversez juste une période plus bruyante que vos besoins du moment. Et ça, ça passera.
